L’Église de Jésus-Christ, la sainte Église catholique romaine, possède les paroles de la vie éternelle. Parmi ces paroles, celles qui ont comme objet la transmission de la foi catholique, la formation de l’intelligence chrétienne et l’éducation surnaturelle, sont de toute première importance : tant pour l’Église elle-même parce que cela constitue une part notable de sa mission, que pour ceux qui en son sein en ont la charge, les parents principalement, mais aussi les catéchistes, les maîtres et alii.
L’Église ne se contente pas de nous donner le contenu du catéchisme ; au cours des siècles elle a élaboré une méthode, une pédagogie apte à favoriser l’éclosion de la foi et des mœurs chrétiennes. Cette méthode toute simple, en résonance avec la grâce intérieure et la vie théologale, est exposée par saint Augustin, par saint Thomas d’Aquin et par le catéchisme du concile de Trente. Il nous importe beaucoup de la recueillir, et d’acquérir par la grâce de Dieu, les vertus qui permettent de la mettre en œuvre.
Cette méthode n’a rien à voir avec les pédagogies spontanées, imaginatives, ludiques ou pseudo-psychologiques dont se gargarisent le monde moderne et les clercs qui s’agenouillent devant lui. Cette méthode n’est pas celle des questions-réponses, qui n’est qu’une technique récente (seizième siècle), ce qui ne l’empêche d’être honorable et de porter de bons fruits. Il s’agit de quelque chose de plus profond en principe et de plus simple à mettre en œuvre.
Voilà pourquoi Quicumque vous livre un petit dossier (ouvert, destiné à s’étoffer…) qui instruira ceux qui sont conscients de la nécessité urgente de s’instruire si l’on veut faire l’œuvre de Dieu, et non la sienne propre.
Pour encourager ceux qui s’adonnent à l’enseignement du catéchisme, l’Église a enrichi d’indulgences cette œuvre indispensable, et indispensablement alignée sur l’enseignement doctrinal et pédagogique qu’elle dispense à ses enfants. Ceux qui, pendant une demi-heure ou au moins vingt minutes, s’adonnent à l’étude ou à l’enseignement de la doctrine chrétienne gagnent une indulgence de trois ans, et une indulgence plénière (aux conditions ordinaires) deux fois par mois s’ils ont accompli cet exercice deux fois au moins dans le mois (Enchiridion indulgentiarum, 1952, n. 683).
Le premier élément de ce dossier expose ce que l’Église tire de son expérience, reçoit de sa tradition et nous propose pour l’enseignement du catéchisme : un enracinement dans la vie théologale, un plan fondamental et une méthode d’exposition intemporelle.
Le catéchisme est l’enseignement de Jésus-Christ « plein de grâce et de vérité ». Entendez par là que Notre-Seigneur est en même temps l’enseignant principal et l’objet central du catéchisme. Il est donc très important, et même décisif, que l’esprit de celui qui enseigne, que la méthode qu’il utilise, et que sa manière de s’adresser à son élève, soient habités de cette grâce et de cette vérité. Les Lettres sur la foi du Père Emmanuel exposent cela d’une manière très surnaturelle et très familière.
La grande majorité des catéchismes pèche par l’absence de commentaire un peu étendu du Notre-Père. C’est pourtant un élément très important de la doctrine chrétienne, puisque l’Oraison dominicale est le résumé de tout ce que nous devons désirer, et expose l’ordre dans lequel nous devons le désirer. Ce commentaire manquant prive donc de l’éducation de la vertu d’espérance, qui est la vertu de la prière, de l’élan et l’ordre de la vie d’ici-bas, de la confiance en Dieu et de l’humilité, de l’attachement aux biens éternels.
Pour suppléer à cette carence, et pour développer tout ce que contient cette prière familière et méconnue, voici le chapitre du Catéchisme de la famille chrétienne du même Père Emmanuel. Écrit sous la forme d’une conversation entre un père de famille et ses deux enfants, il est d’une grande richesse doctrinale et spirituelle.
Les catéchismes sont rarement au point dans l’exposition des commandements de l’Église : par brièveté, par ancienneté, par modernité ou par indécision, ils ne livrent que des informations plus ou moins justes ou précises, qui ne peuvent satisfaire ceux qui désirent observer avec quelque fidélité ces commandements… lesquels nous doivent indiquer ce qui a été « lié dans les Cieux » pour notre sanctification et notre salut éternel. Voici un petit compendium qui s’efforce de combler cette carence.
Voici enfin quelques exemples de catéchismes qu’on ne trouve pas dans le commerce (à ma connaissance), qui peuvent rendre service lorsqu’on veut donner du grain à moudre à quelqu’un, ou se renseigner soi-même sur tel ou tel point de doctrine.
Le premier est un simple mémento qui expose et résume en quelques pages les points principaux de la doctrine catholique et de la pratique chrétienne. C’est un bref coup d’œil insuffisant, qui devrait cependant aiguiser le désir d’aller plus avant.
Le cardinal Pietro Gasparri, grand maître d’œuvre de la rédaction du Code de Droit Canonique publié par le Pape Benoît XV en 1917 et entré en vigueur en 1918, a publié en 1932 un catéchisme dans le dessein d’en faire une sorte de code doctrinal parallèle au code juridique. Son œuvre n’a aucune valeur officielle, elle n’en demeure pas moins de grand intérêt. Ce catéchisme recouvre trois niveaux.
Le premier est celui des petits enfants qui se préparent à la première communion.
Le second niveau est celui des enfants en général. En le lisant, on a le sentiment que les enfants de 1932 étaient bien plus savants que les adultes d’aujourd’hui, même des adultes qui pensent bien connaître leur catéchisme… La transcription proposée ci-dessous a été mise à jour en ce qui concerne la définition du dogme de l’Assomption de la sainte Vierge Marie (1950), la division des pouvoirs de l’Église (Mystici Corporis, 1943) et le jeûne eucharistique (Sacram Communionem, 1957).
Le troisième niveau, celui des adultes, est remarquablement fait : il comporte deux parties, une partie proprement catéchétique et une partie documentaire. En 1959, les Coopérateurs paroissiaux du Christ-Roi (CPCR, ou Pères de Chabeuil) en ont fait une réédition considérablement augmentée par les soins du Père Auguste Rivière (1898−1974), ce qui en fait un précieux instrument de science et de culture doctrinales. Un jour peut-être vous le proposerai-je : le travail à faire pour le transcrire est colossal.
En attendant, je vous livre ce que j’ai sous la main : la partie catéchétique du Catéchisme de la doctrine chrétienne (saint Pie X, 1912), dans sa version espagnole.
Tous ces documents sont susceptibles de contenir des coquilles ou défauts assimilés : le travail a été important. Ayez la bonté de le signaler si vous en apercevez, je vous en remercie.