À l’occasion de la mort du dessinateur d’Astérix Albert Uderzo, la revue L’Express a mis en ligne sur l’internet un numéro hors-série consacré à Astérix, datant de 2017.
Surprise ! On y cite la seule opposition qu’ils aient retenue à cette bande dessinée, celle parue dans la revue Itinéraires sous la plume de Luce Quenette, rendant ainsi un hommage involontaire à celle qui avait bien vu qu’Astérix est le symbole (et l’arme) de la lutte entre deux mondes — ce que L’Express ne nie pas, et avoue même à sa manière.
C’est l’occasion de prendre la mesure du combat que le monde mène contre l’intelligence chrétienne, et de transcrire le texte de Luce Quenette : Balayez Astérix !
Le co-inventeur et dessinateur de la bande dessinée Astérix, Albert Uderzo, est mort ce mardi 24 mars 2020 à l’âge de 92 ans.
À cette occasion, la revue mondaine L’Express (pas mondaine au sens du magazine Point de vue, image du monde, mais mondaine au sens que donne l’Évangile au mot monde — qui s’applique aussi à Point de vue), L’express donc ressort un dossier qu’il a publié il y a trois ans sur le phénomène Astérix.
Ce dossier mentionnait un article de Luce Quenette paru dans Itinéraires, qui montrait la malice des aventures d’Astérix : laideur, dérision, ricanement, hypertrophie de l’image…
L’Express avoue, à sa manière, qu’Astérix sonne la rupture avec tout ce que l’éducation chrétienne s’efforce de susciter, maintenir et développer. Belle lucidité qu’on aimerait voir partagée par toutes les familles catholiques.
Balayez Astérix
L’Express, Hors-Série n.5, octobre-décembre 2017, page 75
« Subversif et iconoclaste, le rire dans Astérix enflamme dans le même temps les tenants de la bonne morale qui s’inquiètent de l’avenir des enfants du baby-boom, les mêmes qui seront à l’origine des désordres de mai 1968. Sentant la cause perdue, ils tentent cependant un dernier baroud d’honneur dans la très catholique revue Itinéraires de février 1972. On peut y lire un article titré « Balayez Astérix ! » qui met en garde les mères de famille et les éducateurs contre la perversion morale et l’abrutissement, pour les jeunes publics, que représente le Gaulois. « Les blagues et les ironies d’Astérix […] donnent en pâture au rire bête l’autorité, l’histoire, l’armée, flétrissent enthousiasmes et admirations à coups de laideur, de déformation ignoble, tout être humain étant grimace pour ricanement automatique. » Reflet du conflit générationnel, Astérix s’oppose aux codes d’un vieil ordre moral et participe, par son irrévérence, d’une rupture avec les discours religieux… »
Si L’express n’a pas oublié l’étude de Luce Quenette – étude demeurée isolée voire solitaire, et bien (trop) oubliée – c’est qu’il a senti la justesse de l’analyse et la précision de l’impact : ce sont bien deux univers qui s’affrontent, celui de la révolution dont Astérix fut (et demeure) un puissant vecteur, et celui de l’ordre divin (naturel et surnaturel).
C’est l’occasion de méditer cet article de Luce Quenette ; d’en prolonger les principes aux moyens catastrophiquement plus puissants dont disposent les pervertisseurs de tout poil et les « idiots utiles » qui s’en pâment d’admiration ; et d’en tirer les leçons urgentes.