En 1941, alors que la guerre devenait mondiale et répandait partout la mort, la souffrance, la haine et la désolation, le Pape Pie XII fit envoyer à tous les évêques du monde une instruction leur rappelant un de leurs devoirs les plus sacrés : exhorter les fidèles à assister fréquemment et avec dévotion au saint Sacrifice de la Messe.
La guerre s’est prolongée et appesantie
La seconde guerre mondiale a été un immense fléau, tant en elle-même que par ses suites, puisque le monde est entré dans une ère d’hédonisme revendiqué, de dictature occulte, de haine, de mensonge, d’injustice à l’échelle planétaire. C’est un grand châtiment qui nous manifeste la gravité de l’apostasie d’un monde qui nie son Créateur et qui renie son Sauveur.
La cruauté de ce fléau demeure cependant en deçà de la gravité de la crise qui affecte la sainte Église de Jésus-Christ : une fausse religion colonise les structures de l’Église catholique, elle singe l’autorité, elle trompe les âmes et les entraîne dans une perdition faite d’hérésies, de sacrilèges, d’alignement sur le monde apostat, de vide sacramentel et de colossale indifférence.
C’est dire que l’exhortation de Pie XII est encore plus vraie, plus urgente, plus indispensable qu’au moment où le Pape l’a fait envoyer aux évêques.
L’exemple de Madame Martin, la mère de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, nous montre ce que peut le véritable amour de la sainte Messe, et ce qu’est le courage d’une âme animée par l’esprit de foi.
« Le cou rongé par un cancer, ne dormant plus, souffrant sans cesse, torturée par le moindre mouvement, “il lui a fallu un courage et des efforts inouïs pour arriver jusqu’à l’église, écrit sa fille Marie. Chaque pas qu’elle faisait lui retentissait dans le cou ; quelquefois elle était obligée de s’arrêter pour reprendre quelque force. Lorsque je l’ai vue si affaiblie, je l’ai suppliée de rentrer à la maison, mais elle a voulu aller jusqu’au bout […] ne se trouvant pas assez mal pour manquer la Messe un dimanche.”
« Le trois août, il faut à tout prix qu’elle se rende pour la dernière fois à Notre-Dame. C’est presque une folie. La descente du trottoir, le heurt d’une pierre en saillie ébranlent, à la faire crier, tout son organisme. Elle doit feindre à plusieurs reprises de s’intéresser à un étalage, pour achever sans chute cette montée au calvaire. Marie écrit à sa tante : “Vendredi, elle est allée à la messe de sept heures, parce que c’était le premier vendredi du mois. Papa l’a conduite, car, sans lui, elle n’aurait pu y aller. Elle nous a dit qu’en arrivant à la messe, si elle n’avait pas eu quelqu’un pour lui pousser les portes de l’église, elle n’aurait jamais pu y entrer.” » [R. P. Stéphane Piat, Histoire d’une famille, Lisieux 1965, pp. 223-224.]
Étonnez-vous ensuite que les enfants de cette mère héroïque soient des saints !
La grandeur et la nécessité de la sainte Messe, l’appel pressant de Pie XII pour que les chrétiens aient plus de foi, plus de courage et de fidélité pour y prendre part, ne doivent pas occulter le fait que les puissances de l’Enfer, qui mènent la guerre contre l’Église catholique, se sont cruellement attaquées à la sainte Messe.
Leur manière d’agir est éprouvée. Comme elles veulent la damnation des âmes en les séparant de leur fin dernière, comme elles ont détruit la sainteté (et l’existence) du Mariage en le séparant de sa fin, de même elles tentent de séparer le saint Sacrifice de la Messe de sa fin.
La fin de la sainte Eucharistie en général, et du saint Sacrifice de la Messe en particulier, est l’unité de l’Église.
L’offensive des puissances de l’Enfer est donc triple :
– contre l’unité de l’Église dans le temps, par la rupture avec les rites sacramentels traditionnels (ordre et eucharistie), rupture qui traîne dans son sillage l’hérésie et le doute ;
– contre l’unité de l’Église dans la foi, par le détournement de l’allégeance et de la communion produites par la mention du Pape (avec lequel l’Église est déclarée une dans l’acte sacrificiel) vers une fausse règle de foi (et la règle d’une fausse foi) ;
– contre l’unité de l’Église dans sa constitution hiérarchique, par l’entrée en scène (et en cène) d’un sacerdoce issu d’attentats contre l’unité de l’Église, comme le dit Pie XII, à savoir de sacres épiscopaux perpétrés sans mandat apostolique.
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